La chronique parisienne de Piotr Witt

Publié le 6 décembre 2020

Madame,

vous savez à quel point je tiens à ce que la Maison des Combattants sise à l’hôtel particulier de la rue Legendre, soit conservée par les Polonais.

Je pense qu’une solution pertinente, serait d’installer l’école des enfants polonais, ce qui serait dans la continuité de l’intention des anciens soldats qui l’ont fondée. N’ont-ils pas créé une association pour maintenir la tradition, la culture et l’esprit polonais ? Leurs vœux pourraient-ils se réaliser sans une école polonaise ?

N’est-ce pas la raison première qui les a conduit, malgré l’avenir incertain qui les attendait dans leur exil, à donner volontairement pour acheter un lieu à Paris?

Telles étaient certainement les intentions de mon père, le Major Zdzisław Witt.

Est-ce qu’un Polonais né sous l’administration prussienne qui a commencé son combat à partir de la résurrection de la Pologne en 1918, pour terminer en tant que chef de cabinet du Général Sikorski et du Général Sosnkowski pouvait penser autrement ?

En raison de sa position, il savait qu’il allait être inscrit sur les deux listes des 80 personnes destinées à la liquidation par la Gestapo et le NKWD.

Ayant le choix entre une balle dans la nuque en Pologne ou un exil errant, il choisit ce dernier le cœur lourd.

Dans le testament qu’il a rédigé avant son décès en 1953 m’est rapporté ses exigences de continuer son œuvre. Je voudrais que l’actuelle Association des Anciens Combattants de Paris respecte sa volonté et celle de ses camarades – les commandants de la marine et les soldats d’autres types d’armes, les officiers de l’armée polonaise assassinés dans des casemates communistes.

Parmi, ceux qui sont revenus vers leur pays d’origine après l’émigration. Parce qu’ils ont cru à la parole du gouvernement de Lublin et ceux qui ont survécu, n’y ont pas crus.

Ne voudrait-il pas que son sacrifice perdure pour toujours au travers de la mise en valeur, la défense de la culture et de la langue Polonaise dans la maison des Anciens Combattants Polonais à Paris ?